LE MARCHÉ DE L’HABILLEMENT D’OCCASION : UN MODE DE CONSOMMATION ÉCONOMIQUE ET ÉCOLOGIQUE

« Si l’on additionne la revente entre particuliers, la location et le recyclage sous toutes ses formes, la seconde vie des vêtements a représenté un marché équivalent à 1 milliard d’euros en 2018 en France. »

-Pierre-François Le Louët, président de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin.

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Depuis les années 2000, le marché de l’occasion fait face à une croissance fulgurante. Automobile, ameublement puis mode, les ventes de seconde main ne cessent d’augmenter. Ce phénomène s’est d’autant plus accéléré avec l’arrivée du e-commerce, et la hausse de l’intérêt des consommateurs quant à leur empreinte environnementale. Aujourd’hui, ce nouveau mode de consommation fait partie des habitudes de millions de Français : en 2019, 6 Français sur 10 avaient acheté au moins un produit d’occasion.

Chez Les Vilains Parisiens, nous faisons de la seconde main l’un des piliers majeurs de notre modèle : nous redonnons vie à des pièces d’occasion en les upcyclant, on leur donne une seconde vie en améliorant ce qui existe déjà.

Retour sur ce marché à l’essor fulgurant.

DES BROCANTES TRADITIONNELLES AU E-COMMERCE D’OCCASION

Vous l’aurez sûrement remarqué en vous rendant dans vos commerces habituels : de plus en plus d’enseignes proposent des rayons d’habillement seconde main. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas : à l’origine, l’occasion concernait l’automobile, les livres, la vaisselle ou encore l’ameublement. Les Français se rendaient principalement en brocantes afin de dénicher des articles à bas prix. Le marché de l’occasion a ensuite muté, laissant place à la vente de vêtements ou de produits électroniques

Ce phénomène se développe tant qu’en 2019, 39 % des Français avaient acheté une pièce de mode de seconde main, contre 15 % dix ans plus tôt. Et cela s’est largement accentué depuis le printemps 2020, premier confinement en France. Fin 2020, le marché de l’occasion représentait sept milliards d’euros en France.

Plutôt que de donner à des associations ou à son entourage, le français cherche de plus en plus à vendre en brocantes, en friperies, mais surtout en ligne. Le paysage de l’occasion évolue en se tournant de plus en plus vers Internet. C’est alors qu’on assiste à la naissance d’applications et de sites de e-commerce tels que Vinted ou Vestiaire Collective pour les articles de mode, BackMarket pour les appareils électroniques, Selency pour la décoration, ou encore Leboncoin, géant des petites annonces numériques. Ces derniers connaissent un tel essor que Vinted se classe 5e site de e-commerce le plus consulté, Selency voit sa croissance augmenter de 100 % entre 2019 et 2020 et Leboncoin passe de 29 à 39 millions d’annonces entre 2019 et 2020.

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LA MODE D’OCCASION : FAST FASHION VS SECONDE MAIN

Fast Fashion, c’est pour « mode rapide », une industrie de la mode où les collections s’enchaînent et se renouvellent à un rythme effréné. Cela mène à une sur-consommation de vêtements, et une sur-pollution : en quinze ans à peine, la durée de vie d’un habit a été divisée par deux. Weronika Zarachowicz, dans un article citant Les Vilains Parisiens pour Télérama en mars dernier, note que « Nous achetons 60 % de vêtements de plus qu’il y a quinze ans et les conservons deux fois moins longtemps. Ce qui génère annuellement 2,1 milliards de tonnes de déchets textiles – une benne enfouie et incinérée chaque seconde », faisant de l’industrie de la mode la deuxième industrie la plus polluante au monde aujourd’hui.

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Le paysage de la mode change cependant avec l’arrivée de l’habillement d’occasion, en particulier depuis le premier confinement en France. Les Français font du tri, vident leurs dressings, et vendent leurs vêtements sur Internet. Résultat : en 2020, 30 % des Français achètent leurs vêtements en seconde main. Sur Vestiaire Collective, les commandes augmentent de 120 % durant le premier confinement. 

Les effets de la crise sanitaire sur la mode d’occasion ne s’arrêtent pas ici : quelques mois seulement après leur réouverture, les commerces « non-essentiels » ferment. C’est alors le retour de l’achat sur Internet. Ajouté à une réflexion grandissante sur l’avenir de notre planète, c’est le boom du marché de la mode de seconde main : il pèse aujourd’hui un milliard d’euros.

On retrouve aujourd’hui aussi bien des marques de fast fashion que de luxe sur des applications telles que Vinted en France (comptant 12 millions d’abonnés), mais aussi à l’étranger sur Poshmark, équivalent de Vinted aux Etats-Unis. Mais l’habillement d’occasion ne se contente pas du numérique : la grande distribution développe sa vente d’occasion en mettant en place des rayons seconde main. Auchan propose par exemple désormais des vêtements d’occasion dans des rayons prévus à cet effet.

Mais alors, pourquoi un tel essor du marché de la seconde main ?

LA SECONDE MAIN, UNE CONSOMMATION ÉCONOMIQUE ET ÉCOLOGIQUE

S’habiller en seconde main est principalement motivé par un facteur financier. Depuis la crise économique de 2008, la baisse du pouvoir d’achat des ménages et de leur budget habillement, permet au marché de la seconde main de se développer. « La première motivation des adeptes de l’occasion est financière. Cela permet de s’offrir des produits en vogue et de se constituer une petite cagnotte en revendant. En ces temps de tensions sur le pouvoir d’achat, la seconde main a un bel avenir » - Nathalie Damery, présidente de la société d’études ObSoCo.

Mais à l’heure de la surproduction et du gaspillage, les consciences s’éveillent et jouent également un rôle dans la croissance du marché de la seconde main. Les Français veulent moins consommer, et mieux. Soucieux d’acheter des vêtements fabriqués dans le respect de l’environnement, des animaux, et des travailleurs, ils se tournent alors de plus en plus vers des pièces de seconde main pour des raisons écologiques. La fondatrice de Selency, Charlotte Cadé, note que « cette année, plus d’un quart des utilisateurs qui ont acheté chez nous l’ont fait d’abord par conviction écologique, contre à peine 10 % il y a encore deux ans ».

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DE LA SECONDE MAIN À LA TROISIÈME MAIN 

Faire de la mode plus responsable, ça peut passer par la fripe, la location, la réparation, ou encore l’upcycling

Notre participation à une mode plus responsable ? Vous proposer des intemporels, utiliser des tissus issus de « stocks dormants » de grandes maisons, ou encore créer des pièces uniques « upcyclées » à partir de pièces de seconde main.

Avec l’upcycling, nous donnons une seconde vie à des pièces qui ont encore du potentiel, pour diminuer tout gaspillage inutile de vêtements. On se réapproprie des pièces usées pour les adapter. Notre but ? Créer du neuf, avec du vieux. C’est une méthode de production durable dans un modèle économique plus circulaire : on réduit le gaspillage en transformant nos vêtements plutôt qu’en s’en débarrassant.

Vous vous demandez peut-être comment nous procédons ? Nous allons chez un grossiste de vêtements seconde main, les sélectionnons avec beaucoup d’attention, nous repérons le potentiel des pièces en fonction de leur tissu, leur patine, et/ou leur coupe. La créatrice repère quels détails pourraient être modifiés pour rajeunir le vêtement. Les vestes de travail ou de marin vintage sont par exemple un très bon point de départ, on peut y ajouter un insert d’un autre tissu pour les embellir.

Retrouvez notre veste upcyclée sur notre e-shop

Parfois, la pièce est totalement démantelée pour en récupérer la matière et reconstruire un nouvel habit. C’est ce que nous avons pu faire en créant la Jupe Flower Power. Nous avons reconstitué un patchwork à partir de motifs floraux trouvés sur des vêtements de seconde main. 

Retrouvez nos jupes Flower Power sur notre e-shop

Chez Les Vilains Parisiens, nous tenons à promouvoir la seconde main, car elle est alignée avec notre engagement pour notre planète, nos collaborateurs et vous qui lisez cet article. Ce que nous faisons peut servir d’exemple à toute personne désireuse de coudre et de modifier des vêtements. Cela peut aussi être fait grâce à l’aide de tous les magasins de retouches qui nous entourent.

La clé d’une mode durable, c’est aussi de rallonger la vie d’un vêtement ou d’un textile. Une troisième main peut assurer cette prolongation.

SOURCES :

LES VILAINS PARISIENS